Shou Sugi Ban ou Yakisugi : Une technique de bois brûlé magnifique

Le bois noir possède un côté très décoratif et peut être utilisé pour donner un côté plus original à une demeure. S’il est très facile de reproduire ce style simplement avec du bois peint, il existe une technique plus originale qui consiste à brûler le bois. Cette méthode est appelée Shou Sugi Ban ou Yakisugi.

Que savoir à propos du Yakisugi ou Shou Sugi Ban ?

Le Yakisugi, souvent confondu au Shou Sugi Ban, vient du Japon et a vu le jour à une époque où la majorité des logements étaient encore en bois. D’une manière simple, le Yakisugi consistait à carboniser l’une des faces d’une planche de bois pour améliorer sa conservation naturelle. Le côté brûlé était celui exposé à l’extérieur d’une habitation. Pour le cas des mobiliers en bois brûlés, chaque face du bois utilisé doit être carbonisée.

Il est normalement possible d’effectuer cette opération sur n’importe quelle essence de bois, mais le cèdre était traditionnellement utilisé. Le mot « sugi » signifie en effet « cèdre » et le mot « Yakisugi » signifie « cèdre brûlé ».

Il faut néanmoins remarquer que le mot « Shou Sugi Ban » semble en fait être une marque déposée qui est souvent confondue avec le Yakisugi puisque ces mots désignent la même chose. Une entreprise semble également revendiquer le mot Yakisugi comme étant sa marque. Il s’agit toutefois d’un sujet assez flou puisque Shou Sugi Ban et Yakisugi sont mondialement connus pour désigner la technique de bois brûlé originaire du Japon.

Le rendu du bois brûlé dépendra de son essence, mais aussi de sa température de combustion et de sa finition. Le bois peut par exemple revêtir un noir profond ou au contraire afficher une couleur brune plus délicate. Au lieu d’être lissées, les nervures du bois peuvent aussi rester apparentes afin de renforcer son côté naturel.

En direct :  Comment installer des toilettes japonaises ?

Cette technique est encore utilisée au Japon même si elle est désormais moins courante. Ce sont surtout les logements traditionnels situés dans les vieux quartiers qui utilisent encore des façades en Yakisugi. Malgré son aspect très pratique, le Yakisugi n’a d’ailleurs suscité l’intérêt d’autres pays que vers les années 2000.

Désormais, quelques architectes et designers proposent d’intégrer le bois brûlé à leurs créations. Le bois brûlé est surtout utilisé comme décoration d’intérieur. Il est ainsi possible de trouver divers mobiliers en bois brûlé ou des styles d’intérieurs permettant de mettre en valeur le contraste apporté par ce bois. Pour trouver l’artisan qui sera capable de vous donner satisfaction, vous aurez cependant besoin de chercher un peu.

Comment effectuer le Yakisugi ?

Traditionnellement, pour faire le Yakisugi, il faut trois planches à disposer de manière à former un tunnel en triangle. La cheminée formée est ensuite placée sur un foyer qui peut être simplement un amas de papiers destiné à mettre le feu à l’intérieur de la cheminée. Il faut logiquement une bonne aération pour que le feu puisse se propager à l’intérieur. Lorsque le feu a atteint un certain niveau, la cheminée est retournée afin de brûler l’autre bout de la cheminée. Il est par ailleurs recommandé de n’utiliser que du bois bien sec afin que le feu puisse se propager plus rapidement.

Lorsque les faces internes sont suffisamment brûlées, il faut étaler les planches et les asperger d’eau pour stopper le feu. Puis, il faut brosser les planches afin de retirer les résidus de charbon. Les planches peuvent ensuite être utilisées sans aucune transformation supplémentaire, mais il est aussi possible de procéder à des finitions. Les planches seront alors couvertes d’un enduit qui peut être de l’huile végétale ou de la cire pour renforcer leur protection. Cette méthode traditionnelle peut être répétée facilement puisqu’il suffit d’avoir un équipement rudimentaire.

En direct :  Top 5 des meilleures applis gratuites de décoration d’intérieur

Utiliser cette technique afin de produire suffisamment de cèdre brûlé pour construire une maison n’est pas une tâche facile. Cela explique peut-être pourquoi le Yakisugi n’est pas particulièrement populaire. D’ailleurs, même les techniques non traditionnelles requièrent un certain effort.

Si vous décidez d’utiliser un chalumeau, une planche vous prendra énormément de temps, car la combustion du bois n’aura lieu qu’à 10 ou 20 minutes selon l’aspect que vous recherchez. Le bois peut aussi être fragilisé et il faut par conséquent s’y prendre de la bonne manière pour ne pas bêtement carboniser une planche en bois massif.

Pour les productions en série, il est possible d’utiliser un brasier où les planches seront étalées sur une face. Les planches pourront alors se carboniser sur 3 à 5 mm d’épaisseur. Même s’il est possible d’effectuer le Yakisugi à l’aide d’un équipement minimal, il vaut mieux faire appel à un professionnel pour un projet d’envergure.

Quels sont les avantages de cette technique ?

Lorsque les habitations nippones étaient encore majoritairement en bois, le Yakisugi permettait de les rendre plus sûrs. En effet, le bois brûlé résiste mieux aux intempéries et il ne nécessite que peu d’entretien. Il peut également résister aux insectes et à la moisissure sans l’aide de protections supplémentaires. Et enfin, même s’il ne protège pas entièrement contre les incendies, il en limite leur propagation.

Selon les experts, la durée de vie d’un bois brûlé est d’environ 80 à 100 ans. Durant cette longue durée de vie, le bois n’aura besoin d’aucun produit chimique, ce qui le rend encore plus écologique et économique.

En direct :  Comment réussir son aménagement des combles ?

Toutefois, le côté écologique du bois brûlé est moins important s’il est produit industriellement. En effet, en usine, il peut être enduit de plusieurs produits (vernis, résine ou peinture) en vue d’améliorer son esthétique. Le bois aura alors besoin d’être entretenu alors que ce n’est pas le cas pour le bois brûlé produit sans traitement.

À part son côté pratique, le bois brûlé a l’avantage d’être très esthétique. Étant donné que le noir est plus ou moins sa couleur naturelle, il n’est pas nécessaire de le peindre. Pour obtenir une nuance différente, il faut simplement maitriser la durée de brûlage et la température.

Lorsqu’il est exposé aux intempéries, ce bois va toutefois se dégrader lentement. Sa couleur noire peut par exemple se ternir et les couches de charbon friable vont se retirer petit à petit. Les parties non brûlées laisseront quant à elles, apparaitre des cernes. Néanmoins, vu que le bois brûlé est particulièrement durable, ces changements ne se feront remarquer qu’après de très nombreuses années.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *