L’étude de sol fait désormais partie des diagnostics qu’il faut effectuer lors de la vente d’un terrain à bâtir selon la loi ELAN. Cette étude doit être menée par un bureau d’étude spécialisé et le coût de sa réalisation varie de 800 à 2 000 €, ce qui représente généralement 1 % du prix de construction de la maison. Dans certaines situations, cette étude est obligatoire, et ce pour de nombreuses raisons.
Qu’est-ce qu’une étude de sol ?
Une étude de sol est un procédé permettant de déterminer la nature du sous-sol d’un terrain afin de déduire les caractéristiques des fondations qui peuvent s’y établir. Par conséquent, elle fait partie des moyens permettant de garantir la pérennité d’une construction. Cette étude est effectuée par un géotechnicien spécialisé dans ce type d’intervention. À la fin de l’étude, vous recevez un rapport contenant toutes les recommandations à suivre pour adapter les fondations du logement à bâtir.
Selon de nombreuses constatations, l’absence d’une étude de sol expliquerait un grand nombre de sinistres de maisons individuelles. Un logement construit avec des fondations inappropriées au sol où il est érigé risque par exemple de présenter des fissures quelques années après la construction.
L’étude de sol permet également de déterminer la capacité d’absorption des eaux pluviales du sol ainsi que la présence de nappe phréatique et la pollution de cette dernière. En connaissant le type de fondation qu’il faut mettre en place, il sera possible de maitriser le budget d’une construction et de réduire les risques de dommages pouvant coûter cher.
La tarification de l’étude varie selon la superficie du terrain, sa pente et sa localisation. La complexité des études à effectuer peut aussi faire grimper le prix. Il faut alors demander un devis afin de connaitre les dépenses à prévoir. Toutefois, il ne faut pas se tourner vers les solutions moins onéreuses, mais vers celles qui garantissent votre sécurité à un bon prix.
Le danger du retrait-gonflement des sols argileux
La présence d’un sol à dominance argileuse fait partie des risques qui peuvent être révélés à l’aide d’une étude de sol. S’il est possible de bâtir une maison sur ce type de sol sans aucun problème, cela ne signifie pas que les risques sont inexistants. En effet, le volume de l’argile va varier en fonction de son taux d’humidité.
Ainsi, durant les périodes de sécheresse, son volume diminue en raison de l’évaporation. Elle va en revanche gonfler durant les fortes périodes de pluie. Cependant, l’argile présente sur le terrain d’une maison ne sera pas forcément répartie uniformément. Ainsi, lorsque certaines parties gonflent ou s’assèchent d’autres peuvent conserver un volume constant.
La maison se retrouvera alors sur un sol avec des dénivelés inégaux, ce qui crée des tiraillements responsables de l’apparition des fissures sur la construction. Pour éviter ce problème, la fondation de l’habitation doit d’abord être assez profonde pour prendre en considération la capacité de retrait et de gonflement du sol. Il faut ensuite maitriser l’hydratation du terrain en contrôlant le nombre de végétaux environnant ainsi que les rejets d’eau de pluie.
En l’absence d’une étude de sol, les constructeurs ne penseront pas forcément à mettre en place des fondations adaptées à un sol argileux. C’est l’une des raisons qui pourraient justifier que l’étude de sol devienne obligatoire.
L’importance du calcul de la résistance du sol
L’étude du sol se fait en plusieurs étapes et parmi les plus importantes, il y a le calcul de la résistance du sol. Comme son nom le suggère, cette étape permet de déterminer comment le sol peut résister à la charge que va représenter la maison à construire. En prenant connaissance de cette caractéristique, il sera possible de choisir la manière de mettre en place les fondations.
Un logement avec une fondation inadaptée peut présenter divers risques tels que l’affaissement d’une partie du sol et la création d’un déséquilibre sur l’ensemble de la construction. Dans ce genre de situation, entamer des réparations se révèlera très onéreux et difficile puisque l’habitation en question sera déjà sur pieds. Les murs extérieurs risquent également de s’incurver et des fissures peuvent apparaitre en raison des glissements de sol provoqués.
Dans le pire des cas, les dégâts peuvent être irréversibles, vous obligeant ainsi à repartir de zéro. Avec une étude de sol, cela aurait pourtant pu être facilement évité. À part le calcul de résistance du sol, il existe évidemment d’autres étapes importantes qui permettront par exemple de déterminer le matériau qui convient au sol. Le fait qu’elle soit particulièrement utile permet alors de justifier l’obligation de faire une étude de sol en toute circonstance.
Quand est-ce que l’étude de sol est véritablement obligatoire ?
L’étude de sol est obligatoire dans les zones où certains risques particuliers peuvent être présents. Ces risques comprennent par exemple les sols compressibles, les zones sismiques et les risques de vides comme c’est le cas pour les carrières et les karsts. Pour savoir quels sont les risques à proximité du terrain que vous vendez ou achetez, il vous suffit de consulter le portail gouvernemental Georisques.
La majorité du territoire français présente notamment un sol avec des risques modérés ou forts à l’argile. Certaines régions telles que les Pyrénées, les Alpes ou la Vosges ne présentent néanmoins qu’un faible risque à l’argile.
Les risques listés sur le portail Georisques sont par ailleurs approximatifs. Le fait d’être situé dans une région à risque ne signifie par conséquent pas que votre sol est concerné. Pour balayer les doutes, il faut alors effectuer une étude de sol. De plus en plus d’assureurs demandent d’ailleurs la réalisation de cette étude pour être préparés à d’éventuels sinistres.
Et enfin, l’étude de sol est obligatoire selon la loi ELAN lors de la vente d’un terrain constructible destiné à accueillir une maison individuelle. La loi ELAN rend également obligatoire cette étude sur les terrains soumis à un Plan de Prévention des Risques (PPR).
Lorsque la réalisation d’une étude de sol n’est pas imposée par un dispositif légal ou administratif, elle reste malgré tout utile. Il faut savoir que cette étude fonctionne en quelque sorte comme une mesure de sécurité qui vous épargnera les dommages imprévus sur votre logement dans le futur. Cette étude vous évitera également de refaire vos fondations, ce qui s’avère être une opération particulièrement onéreuse.